vendredi 13 mars 2009

Alice GUY BLACHE, première femme cinéaste.

L’histoire du cinéma prend généralement naissance autour d’une date clé et de deux personnages créateurs : le 21 septembre, 1895, les frères Louis et Auguste Lumière.
Mais l’histoire du cinéma que l’on apprend le plus souvent en surface, omet souvent de parler d’une femme, d’une française, qui a donné, elle aussi, naissance au cinéma. Je vais donc vous parler d’elle dans cet article, par des images cinématographiques et photographiques et vous conter son histoire du mieux que je pourrais.

Alice GUY BLACHE (1873-1968)

Ah le cinéma ! De sa création à nous jours c’est quand même une affaire d’homme. Il est dur de percer dans ce métier, et ce, encore plus pour les femmes. Qu’elles soient monteuses, chef opératrices, actrices et réalisatrices, il faut le dire ; ces métiers sont déjà bien difficile mais pour elles encore plus. Le cinéma a été créé par les frères Louis et Auguste Lumière ça d’accord, encore une révolution de l’homme et ce sans majuscule évidemment. Mais ce que l’on oublis de nous transmettre dans cette « histoire » du cinéma, c’est qu’une femme a également été la première à faire naître le Septième art.


Elle s’appelait Alice GUY et elle aussi, a fait naître le cinéma.


Elle est née le 1er Juillet 1873 à Saint Mandé dans la Seine. Ses parents, éditeurs, la fond voyager toute son enfance et son adolescence entre le Chili, la France et la Suisse. Aux alentours de l’âge de 15, 16 ans elle décide de mener des études de secrétariat. C’est grâce à cette formation qu’elle entre au Comptoir photographiques, dirigé (quel hasard !) par Léon Gaumont.
Notre Alice, à tout juste 22ans, assiste à la première représentation privée, du Cinématographe Lumière, le 22 mars 1895. Impressionnée, ébahie, et admirative devant ces « photographies vivantes », la jeune femme recontacte les frères Lumières et demande à Léon Gaumont une autorisation spéciale afin de disposer de l’appareil Lumière, et de raconter « ses petites histoires ».


Et c’est ainsi que tout démarre et s’enchaîne…

L’entreprise Gaumont s’agrandit, Gustave Eiffel en devient le président et soutient pendant longtemps la jeune Alice. Arrive LA FEE AUX CHOUX, son premier film. Mais surtout le premier film réalisé par une femme. Une révolution.

Elle occupe le métier d’un homme, et se permet d’inventer, de créer de nouveaux concepts pour cette nouvelle technologie qui la passionne. Elle rencontre les plus grands chercheurs qui l’accompagnent dans sa continuelle quête de modernité : Marey, et Demeny. Ce sont les erreurs techniques de certains de ses techniciens qui la mette sur la voie du trucage : accélérés, ralenti, cache, surimpression, fondu, autant d’effet qui semblent évident pour les réalisateur d’aujourd’hui mais qui révolutionnèrent les techniques filmiques de l’époque. L'AVENUE DE L'APERO est le premier exemple de ces nouvelles techniques.

La jeune secrétaire ne s’arrête plus de tourner, se donne à sa passion, et devient rapidement directrice artistique de la maison Gaumont. Elle aborde tout les genres , de la féérie et du fantastique, au film de sujet religieux. Elle donne de la couleur à ses films en faisant colorier ses photogrammes. Encore, une nouvelle révolution.


Et ce n’est pas finit ! Croyant au parlant depuis toujours, elle apporte à ses films, le son ! Et ce, de 1906 à 1907, elle réalise 160 phono scène pour le chrono phone de Demeny.
Marié à son cameraman Herbert Blaché, notre Alice part à la conquête de l’Amérique, où naissent ses enfants. Malgré son rôle de mère, d’épouse, cette féministe continue son combat pour l’évolution du cinéma. Elle crée ses sociétés : « La Solax », « The Film Siply Co » ; fait construire deux studios à Fort Lee dans le New Jersey, et dirige une compagnie d’acteurs : « The Solax Stock ».

Son succès est foudroyant, et lui permet d’investi dans ses films et de travailler avec les plus grands. Les meilleurs acteurs de l’époque, mais également les meilleurs techniciens. Ses studios du New Jerzey deviennent un emblème.

Plus de 600 films, une légion d’honneur en 1953, et un hommage de la Cinémathèque de France. Une carrière honorable à ne pas oublier. Alors, à tout les professeurs qui enseigne le Grand Septième art, n’oubliez pas cette grande dame, Alice GUY.




Mathilde DECLERCQ.

Sources
Alice Guy, Autobiographie d'une pionnière du cinéma.
"Le cinema premier Alice Guy" DVD sorti à l'occasion du 40ème anniversaire de la mort d'Alice GUY.
Rermerciements à Mme Muriel HEBRARD professeur d'histoire du cinéma, et d'écriture de scénario au Lycée Pierre Corneille de ROUEN.

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