dimanche 15 mars 2009

Soeur Emmanuelle : "la petite soeur des chiffonniers"

Les chiffonniers du Caire l'appelait Ableti, "grande soeur".
Son prénom ? Madeleine, mais tout le monde connait mieux celui qu'elle s'est choisi à 22 ans : Emmanuelle.

"Généreuse par humanité et rebelle par necessité", Soeur Emmanuelle est l'icône emblématique de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Cette femme, tassée par l'âge mais le regard toujours malicieux derrière ses grosses lunettes, s'est positionnée en faveur du "mariage des prêtres" et de "la pilule contraceptive" et a réussi le pari fou de sensibiliser toute une société au sort des pauvres.

Religieuse au tempérament incroyable, avec son franc-parler et sa célèbre habitude de tutoyer sans distinction hommes politiques et journalistes, Soeur Emmanuelle a su faire de son engagement humanitaire une préoccupation pour tous. Cela lui a valu d'être l'une des personnalités préférées des français. Les qualificatifs ne manquent pas : énergique, brillante, drôle, ironique, charmeuse, mais surtout sincère.

C'est à Bruxelles, le 16 novembre 1908, que Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, voit le jour. Née d'une mère belge et d'un père français, elle possède la double nationalité. Elle mène une enfance des plus paisibles entre Paris, Londres et Bruxelles. Sa vie se trouve néanmoins bouleversée par la mort de son père, qu'elle voit se noyer sous ses yeux alors qu'elle n'a que 6 ans. C'est un véritable traumatisme, tel, que son regard sur la vie et la religion sera littéralement changé.

Le 10 Mai 1931, elle décide d'entrer au couvent dans le but de s'occuper de l'enfance malheureuse et prononce ses voeux à Notre-Dame de Sion. Elle devient Soeur Emmanuelle.
Elle sera professeur de lettres et de Philosophie en Egypte, Turquie et Tunisie.
En 1971, à l'âge de la retraite, elle pose ses valises dans le bidonville d'Ezbet el-Nakhl, parmi les chiffonniers du Caire et décide de se consacrer entièrement aux pauvres. Elle oeuvre sans répit, un seul sentiment au coeur : la joie de venir en aide au plus pauvre des pauvres. Déterminée, elle va consacrer son énergie à faire construire des écoles, des maisons et des dispensaires, bientôt soutenue par des dons du monde entier.

Rien n'arrête Soeur Emmanuelle...

Si bien qu'elle fonde à 74 ans, une association baptisée Association Soeur Emmanuelle (ASMAE) pour renforcer son action envers les chiffonniers du Caire et l'élargir à d'autres populations démunies dans le monde entier. Très vite des jeunes d'Europe commencent à venir proposer leur renfort et, en 1985, les premiers chantiers de bénévoles voient le jour.
En 2000, l'ASMAE s'engagera également en France afin de lutter contre l'indifférence sur le problème des banlieues et la précarité des jeunes mères célibataires.
L'ASMAE continue l'oeuvre de Soeur Emmanuelle disparue le 20 octobre 2008 à l'âge de 99 ans. L'association aide aujourd'hui plus de 60.000 enfants du monde entier.
Sa devise restera éternelle : "VIVRE, C'EST AGIR. YALLAH !"
Fanny Duvot

  • sources : Confessions d'une religieuse, Soeur Emmanuelle.

Françoise Sagan ou l'élégance de survivre


Née le 21 juin 1935 à Cajarc dans le Lot, Françoise Quoirez, qui prendra plus tard le pseudonyme de Françoise Sagan (emprunté à un personnage de Proust, Hélie de Talleyrand Périgord, prince de Sagan) pour la publication de Bonjour Tristesse, est issue d'une famille bourgeoise.

Peu brillante élève du Couvent des Oiseaux et du cours Hattemer, elle préfère lire seule Sartre et Camus tout en fréquentant assidûment les clubs de jazz du quartier latin. Elle rate ses examens universitaires à la Sorbonne mais, fascinée par les Illuminations de Rimbaud, elle écrit en quelques semaines Bonjour Tristesse (titre tiré lui d'un vers de Paul Eluard) qu'elle dépose au bureau de l'éditeur René Julliard. Bonjour Tristesse raconte dans un style immédiat et détaché l'éveil à l'amour d'une adolescente à la fois innocente et perverse.

Le roman de Françoise Sagan, âgée alors d'à peine 19 ans, est lancé au printemps 1954 sur fond d'émancipation féminine. Neuf années après la guerre, un vent de liberté souffle sur le Saint-Germain des Prés existentialiste. La presse s'emballe pour le ton nouveau de cette mineure que l'on compare à Colette ou à Radiguet.

Le livre obtient le prestigieux Prix des Critiques avant d'être encensé par François Mauriac. Le public curieux et un tantinet choqué suit, les ventes explosent et Bonjour Tristesse atteint à ce jour plus de deux millions d'exemplaires vendus. C'est l'un des plus grands best-sellers de l'histoire de l'édition française. La jeune Françoise Sagan connaît la gloire, propulsée icône de la jeunesse affranchie des années '50-'60 et bientôt égérie des zazous, des hussards et des existentialistes parisiens de tous poils. "La gloire, je l'ai rencontrée à 18 ans en 188 pages, c'était comme un coup de grisou", dira-t-elle plus tard.

Entretenant sa légende personnelle, entourée de ses amis artistes et célèbres (Bernard Frank, Florence Malraux, Jacques Chazot,...), Françoise Sagan mène une vie privée pleine d'excès et de petits scandales insolents. Grisée par le succès, les voitures de sport, l'argent, le jeu, la drogue, l'alcool, elle défraie souvent la chronique mondaine mais aussi, dans les années '80, la chronique judiciaire avec diverses affaires de drogues, de plagiat (pour Le chien couchant), de fraude fiscale et même d'espionnage pour le compte de son ami Président de la République François Mitterrand, dans le cadre d'un volet de l'affaire Elf.

Mariée et divorcée à deux reprises, dont l'une avec l'éditeur Guy Schoeller, Françoise Sagan devenue au fil des ans la sympathique grande dame à petits scandales de la scène culturelle française n'a jamais délaissé sa carrière littéraire et a publié une cinquantaine de romans ou pièces de théâtre dont plusieurs connaîtront de grands succès.

La plupart de ses textes importants ont été réunis dans Oeuvres (Robert Laffont, collection Bouquins, 1993). Ils sont également publiés au format de poche dans la collection Pocket. Sur Françoise Sagan on peut lire la dernière biographie de la journaliste Marie-Dominique Lelièvre intitulée Sagan à toute allure (éditions Denoël, 2008), ainsi que le cahier spécial Françoise Sagan des éditions de l'Herne (2008). À noter aussi un téléfilm de la cinéaste Diane Kurys consacré à la vie de la romancière, avec Sylvie Testud dans le rôle principal.

À la fin de sa vie, elle est ruinée suite à sa condamnation en justice dans le cadre de l'affaire Elf. Elle doit quitter son appartement de la rue de l'université pour un plus petit, d'abord quai d'Orsay puis rue de Lille. Ne pouvant plus subvenir à ses besoins, elle est recueillie par son amie, Ingrid Mechoulam. Elle est alors gravement malade.

La hussarde du Saint Germain des Prés sixties s'est éteinte le 24 septembre 2004, âgée de 69 ans, à l'hôpital de Honfleur, près de sa maison d'Equemauville où elle a vécu retirée les toutes dernières années de sa vie.

Elle a demandé à être enterrée à Cajarc, dans le pays où elle est née, qu'elle aimait, avec une femme qu'elle a aimée et qui l'a aimée jusqu'au bout, sa compagne, Peggy Roche, décédée au début des années 1990.

"Pas de la grande littérature, mais un bilan globalement positif", disait-elle avec humour de son oeuvre. Avis partagé par la plupart des critiques littéraires depuis plus d'un demi-siècle, tous plus ou moins séduits par la fameuse "petite musique" mélancolique, le ton en apparence nonchalant d'une Françoise Sagan qui aura fortement marqué sa génération et occupera sans aucun doute une place éternelle dans l'histoire de la littérature française du XXème siècle.

Pour mémoire, voici son épitaphe qu’elle écrit en 1998 : « Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, "Bonjour tristesse", qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »

Constance DAULON

Sources :

Sagan à toute allure, Dominique Lelièvre.

Françoise Sagan ou l’élégance de survivre, Pol Vandromme.

Marie-Claude Pietragalla et Carolyn Carlson: La narration du corps.


" Je cherche le geste unique et pur" Carolyn Carlson.

"Danser, c'est s'interroger, aller au plus profond de soi" Marie-Claude Pietragalla



La danse est l'art de mouvoir le corps humain selon un accord entre l'espace et le temps. C'est une forme de langage corporel ou de communication non verbale. Elle est apparue dès le Moyen-Age puis n'a cessé d'évoluer, de traverser le monde pour se nourir et grandir. La danse est universelle mais elle reste un langage, c'est-à-dire propre à chaque culture et parfois à chaque personne. Elle rassemble mais divise. Se tait mais exprime. Longtemps dominées par les hommes, elle a été le vecteur de l'affirmation féminine et a permi aux femmes de se libérer et de revendiquer ce qu'elles souhaitaient.
Maurice Béjart (chorégraphe et danseur français) disait " La danse est une cage où l'on apprend l'oiseau..."


Mesdames, volez s'il vous plaît..


1,2,3,4,....5,6,7 et 8...

L'une française, Marie-Claude Pietragalla, l'autre américaine, Carolyn Carlson. Leur langue est cépendant commune, la danse. Deux vies, deux femmes et une passion, cela suffit pour se comprendre. On ne parle pas de rivalités, ni d'amitiés, mais d'un respect l'une envers l'autre ainsi que l'envie de travailler ensemble. En 1993, elles se rencontrent et Carolyn Carlson crée pour Marie-Claude Pietragalla"Don't look back", la chorégraphe américaine veut lui faire découvrir la danse contemporaine. Grâce à elles, les moeurs ont changé. Les femmes osent, les femmes veulent, les femmes bougent. Elles ont su diriger des hommes et créer des choses incroyables avec leur carrière de chorégraphe, danseuse et pédagogue. Marie-Claude Pietragalla et Carolyn Carlson ont transformé la vision de l'expression et montré que le mouvement d'un corps en dit souvent beaucoup plus que les mots. Retour sur ces deux artistes époustouflantes à qui la danse fait l'effet d'un bain de jouvence...


  • Marie-Claude Pietragalla: EN PLACE S'IL VOUS PLAIT!!

Nous sommes en 1963, Edith Piaf et Jean Cocteau nous quittent, pendant que le Général de Gaulle est élu Président de la République. La radio nous berce aux rythmes de "Help!" et "Yellow Submarine". La télé, elle, nous balance les premiers feuilletons comme "Janique Aimée" ou "Au nom de la loi", situés entre deux JT régionaux. Et puis, sans oublier Martin Luther King et son "I have a dream" qui marque tous les esprits...Bref évènements politiques, historiques ou culturelles, l'année 1963 est particulièrement mouvementée.


MAIS le 2 février, dans les rues de Paris, une petite fille voit le jour, elle se nomme Marie-Claude. Ses parents lui soumettent la philosophie de Charles Aznavour, car dès 9 ans, Marie-Claude se voit en haut de l'affiche en étant bien décidée à conquérir Paris. Elle enfile ses premiers chaussons et rentre à l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris. Puis en 1979, à l'âge de 16 ans, elle travaille dans le corps de Ballet de L'Opéra . Marie-Claude Pietragalla persevère, travaille, transpire pour être la meilleur et cotoyer les plus grands. Ses efforts sont très vite récompensés car en 1990, elle est nommée étoile. Les chorégraphes de renoms se l'arrachent, mais cette jeune parisienne garde les pieds sur terre. Son humilité, son charisme et cette envie de réussir l'a nomme à la direction du Ballet National de Marseille en 1998. Cependant, la vie d'une danseuse n'est pas à chaque moment sous une bonne étoile, puisque cinq ans après sa nomination à Marseille, elle entre en conflit avec les danseurs de la compagnie qui obtiennent sa démission.


Marie-Claude Pietragalla a été quand même de toutes les distributions depuis qu'elle est reconnu comme danseuse. En 1992, elle partage "le lac des cygnes" à l'Opéra Bastille avec Patrick Dupond, puis obtient les grands rôles tels que "Gisèle", "Roméo et Juliette" etc...


Le réel travail de Marie-Claude Pietragalla commence en 1996 lorsqu'elle démarre sereinement sa carrière de chorégraphe. Elle crée "Corsica" en 1996, "Vita" en 1999 et "Sakountala" en 2000. A partir de 2002, son travail s'étend au monde de la musique: elle travaille pour le spectacle de Christophe à l'Olympia et crée un spectacle autour Léo Ferré.



Marie-Claude Pietragalla estime qu'il est temps de crée son propre univers, à l'écart des courants dominants. Encouragés par le petit monde de la danse ( Allez Marie-Claude!! Just do it!!), elle crée sa propre compagnie en 2004. Elle travaille avec le danseur Julien Derouault et beaucoup de danseurs asiatiques. En 2006, elle présente "Conditions Humaines" sur le monde ouvrier et la catastrophe de Courrières. Elle confirme son talent et l'importance de l'émotion et du sensible dans son travail. Dans cette création, elle mèle danses urbaines, danse contemporaines et affirme croire à la "mixité des écritures chorégraphiques". La danse est désormais véritablement devenue l'oxygène de la chorégraphe et chaque respiration l'amène à créer encore et encore... En 2007, elle va encore plus loin et nous offre un spectacle nommée "Sade ou le théâtre des fous", les mouvements sont de plus en plus précis, l'expression de chaque geste reussit à exprimer le discours de Marie-Claude Pietragalla. Le "gratin" parisien n'en revient pas et s'incline devant cette grande dame de l'univers de la danse. Tout le monde en redemande et en Janvier 2009, elle crée un spectacle intitulé "Marco Polo". Ce dernier est présenté du 6 au 15 mars 2009 au Palais des Congrès de Paris.


"Notre travail questionne le corps, les incidences de la vie façonnant et fragilisant l’individu. La création révèle toutes ces traces et ces blessures qui s’inscrivent dans la chair et orientent l’écriture chorégraphique.Se confrontant aujourd’hui à une réalité du « concept » où le corps est vécu comme objet, l’humain demeure le référant de notre travail. Nos rapports à l’intimité et à la mémoire collective enrichissent notre recherche sur l’essence du mouvement. Notre corps a alors développé et acquis un langage caché qui lui est propre et que la danse se propose de transmettre. Il est vecteur de l’inconscient, du rêve et de l’imaginaire. Le mouvement devient sa narration, la mise en espace de ce dialogue inhibé. à notre nature profonde.La chorégraphie devient le support où se libère l’inconscient et re-créé ce lien primitif. La danse n’est pas qu’un objet intellectuel et d’analyse, elle est aussi l’art du sensible. Les sociétés primitives expérimentaient la danse comme un dialogue avec le sacré.Première des arts, elle est actuellement l’expression d’une communion perdue.Plus on explore l’art du mouvement…Plus on a envie de retrouver l'essentiel du geste… Plus on tend vers une forme d’épure….La danse touche à nos origines : le mouvement, première expression de l'homme, avant le langage, est ce dialogue qui nous confronte à nos propres pulsions primitives."


Marie-Claude Pietragalla.



  • Carolyn Carlson: La grande prétresse.

Pour Carolyn Carlson, nous sommes en 1943, cette fois nous avons la naissance de Serge Lama, Mick Jagger, Catherine Deneuve, Bernard Tapie, oui... enfin ... c'est uniquement pour vous situer... Niveau politique, contexte de seconde guerre mondiale, les mots "collaboration" et "résistance" raisonnent... L'armée allemande capitule à Stalingrad. Et le point culture est à Marius Grout qui reçoit le prix Goncourt.


Carolyn Carlson est néé le 6 mars 1943 à Oakland, en Californie. De parent finlandais, elle est le modèle, la créatrice de la danse contemporaine. C'est grâce à Madame Carlson que la danse à évoluer et que les femmes ont osé et ont pu a leur tour créer quelque chose... C'est la grande figure de la nouvelle danse française. Carolyn Carlson ne voulait vivre que de la danse, elle fait des études de danse classique à l'université de L'Utah en 1965. C'est également passé très vite pour elle. Tout de suite après ces études ,elle rentre au San Francisco Ballet. Jusqu'en 1971, elle danse au Alwin Nikolais Dance Théâtre. Carolyn Carlson montre qu'il n'y a pas de frontière dans l'univers de la danse, en 1974, elle collabore avec le Ballet de L'Opéra de Paris en tant que chorégraphe-étoile. Après avoir reçu, le prix du meilleur danseur au Festival International de Danse de Paris, elle est emblême de la danse classique et créee une importante émergence de la "nouvelle danse française".De nombreux danseurs s'identifient à cette américaine. Nous sommes en 1970, une FEMME venu d'Amérique est devenue modèle pour la population française. Carolyn Carlson, c'est la rigueur, le sens de l'effort, le travail, le courage, l'assiduité et la grace. D'ailleurs, le stéréotype de la professeur de danse classique vient de Madame Carlson, un académique noir, un chignon, des bottines, un foulard et le baton que l'on claque sur chaque temps...


Après Paris, elle conquérit, la Finlande où elle créee plusieurs ballets. Puis c'est au tour de la Suède de recevoir les leçons de Madame Carlson. Elle dirige de 1992 à 1994 le Ballet Cullberg de Stockholm. La compagnie Carlson se crée ensuite petit à petit, elle s'installe à l'Atelier de Paris où plusieurs Master-Classes avec des professionnelles vont être organisés. Résidente également au théâtre de la Fenice à Venise où très vite elle est nommée directrice artistique en 2000. Nous assistons ensuite à un ensemble de créations de Carolyn Carlson, notamment "Signes" qu'elle créee pour Marie-Claude Pietragalla. Notre américaine a été demandé dans beaucoup de centre chorégraphique mais c'est le Nord-Pas-de-Calais que la chorégraphe a choisi, depuis 2004, elle directrice artistique du Centre Chorégraphique national Roubaix Nord-Pas-de-Calais. Carolyn Carlson a plus de 70 chorégraphies à son actifs ainsi que 5 récompenses et distinctions dont une victoire de la musique en 1998 et un lion do'r de la Biennale de danse contemporaine de Venise en Juin 2006. Ces efforts ont donc été pleinement récompensé.


  • Carolyn Carlson et la musique: improvisation-spectacle. Pour que la danse laisse des traces...

Le travail de Carolyn Carlson est en mouvement perpétuel. Elle porte un interêt perpétuel pour l'improvisation en solo. Cette technique l'amène à travailler avec beaucoup de musicien et de composer également. Madame Carlson a collaboré avec des musiciens de jazz tels que John Surman ou son compagnon: le célèbre musicien René Aubry. La chorégraphe veut mélanger les genres musicaux et dans la plupart de ses créations, on retrouve du jazz, du classique et du contemporain.


En plus de son travail remarquable, Carolyn Carlson est reconnue pour sa générosité et son combat pour donner la chance aux "jeunes" artistes. Elle créee le concept des POD ( petites oeuvres dansées) où son but premier est de permettre aux futurs chorégraphes de rencontrer des danseurs confirmés. Carolyn Carlson n'oublie pas d'où elle vient, c'est pourquoi , aider les jeunes artistes lui tient particulièrement à coeur. Elle ferme les yeux et se rappelle de ses rencontres à New-York et en France. Cette femme de plus de 65 ans, nous montre depuis plus de 30 ans qu'il ne faut jamais abandonner et croire en ses rêves. Carolyn Carlson, elle, a fait rêver beaucoup de monde.


Thanks a lot Mrs Carlson!

N'oubliez pas : " La danse, un minimum d'explication, un minimum d'anecdotes, et un maximum de sensations"


Hélène Mannarino




Sources:

- CCN Roubaix, secretariat, 33, rue de l Epeule 59100 Roubaix
- Pietragalla, texte de Bernard Raffali
- L'histoire de la danse, La culture Générale pour les Nuls.

vendredi 13 mars 2009

Alice GUY BLACHE, première femme cinéaste.

L’histoire du cinéma prend généralement naissance autour d’une date clé et de deux personnages créateurs : le 21 septembre, 1895, les frères Louis et Auguste Lumière.
Mais l’histoire du cinéma que l’on apprend le plus souvent en surface, omet souvent de parler d’une femme, d’une française, qui a donné, elle aussi, naissance au cinéma. Je vais donc vous parler d’elle dans cet article, par des images cinématographiques et photographiques et vous conter son histoire du mieux que je pourrais.

Alice GUY BLACHE (1873-1968)

Ah le cinéma ! De sa création à nous jours c’est quand même une affaire d’homme. Il est dur de percer dans ce métier, et ce, encore plus pour les femmes. Qu’elles soient monteuses, chef opératrices, actrices et réalisatrices, il faut le dire ; ces métiers sont déjà bien difficile mais pour elles encore plus. Le cinéma a été créé par les frères Louis et Auguste Lumière ça d’accord, encore une révolution de l’homme et ce sans majuscule évidemment. Mais ce que l’on oublis de nous transmettre dans cette « histoire » du cinéma, c’est qu’une femme a également été la première à faire naître le Septième art.


Elle s’appelait Alice GUY et elle aussi, a fait naître le cinéma.


Elle est née le 1er Juillet 1873 à Saint Mandé dans la Seine. Ses parents, éditeurs, la fond voyager toute son enfance et son adolescence entre le Chili, la France et la Suisse. Aux alentours de l’âge de 15, 16 ans elle décide de mener des études de secrétariat. C’est grâce à cette formation qu’elle entre au Comptoir photographiques, dirigé (quel hasard !) par Léon Gaumont.
Notre Alice, à tout juste 22ans, assiste à la première représentation privée, du Cinématographe Lumière, le 22 mars 1895. Impressionnée, ébahie, et admirative devant ces « photographies vivantes », la jeune femme recontacte les frères Lumières et demande à Léon Gaumont une autorisation spéciale afin de disposer de l’appareil Lumière, et de raconter « ses petites histoires ».


Et c’est ainsi que tout démarre et s’enchaîne…

L’entreprise Gaumont s’agrandit, Gustave Eiffel en devient le président et soutient pendant longtemps la jeune Alice. Arrive LA FEE AUX CHOUX, son premier film. Mais surtout le premier film réalisé par une femme. Une révolution.

Elle occupe le métier d’un homme, et se permet d’inventer, de créer de nouveaux concepts pour cette nouvelle technologie qui la passionne. Elle rencontre les plus grands chercheurs qui l’accompagnent dans sa continuelle quête de modernité : Marey, et Demeny. Ce sont les erreurs techniques de certains de ses techniciens qui la mette sur la voie du trucage : accélérés, ralenti, cache, surimpression, fondu, autant d’effet qui semblent évident pour les réalisateur d’aujourd’hui mais qui révolutionnèrent les techniques filmiques de l’époque. L'AVENUE DE L'APERO est le premier exemple de ces nouvelles techniques.

La jeune secrétaire ne s’arrête plus de tourner, se donne à sa passion, et devient rapidement directrice artistique de la maison Gaumont. Elle aborde tout les genres , de la féérie et du fantastique, au film de sujet religieux. Elle donne de la couleur à ses films en faisant colorier ses photogrammes. Encore, une nouvelle révolution.


Et ce n’est pas finit ! Croyant au parlant depuis toujours, elle apporte à ses films, le son ! Et ce, de 1906 à 1907, elle réalise 160 phono scène pour le chrono phone de Demeny.
Marié à son cameraman Herbert Blaché, notre Alice part à la conquête de l’Amérique, où naissent ses enfants. Malgré son rôle de mère, d’épouse, cette féministe continue son combat pour l’évolution du cinéma. Elle crée ses sociétés : « La Solax », « The Film Siply Co » ; fait construire deux studios à Fort Lee dans le New Jersey, et dirige une compagnie d’acteurs : « The Solax Stock ».

Son succès est foudroyant, et lui permet d’investi dans ses films et de travailler avec les plus grands. Les meilleurs acteurs de l’époque, mais également les meilleurs techniciens. Ses studios du New Jerzey deviennent un emblème.

Plus de 600 films, une légion d’honneur en 1953, et un hommage de la Cinémathèque de France. Une carrière honorable à ne pas oublier. Alors, à tout les professeurs qui enseigne le Grand Septième art, n’oubliez pas cette grande dame, Alice GUY.




Mathilde DECLERCQ.

Sources
Alice Guy, Autobiographie d'une pionnière du cinéma.
"Le cinema premier Alice Guy" DVD sorti à l'occasion du 40ème anniversaire de la mort d'Alice GUY.
Rermerciements à Mme Muriel HEBRARD professeur d'histoire du cinéma, et d'écriture de scénario au Lycée Pierre Corneille de ROUEN.

jeudi 12 mars 2009

Taslima Nasreen, une femme insoumise.


Née un 25 août 1962 dans la ville de Mymensingh au Bangladesh, Taslima Nasreen est une femme de lettres. Élevée dans une famille aisée et cultivée, elle étudie la médecine et se spécialise par la suite dans la gynécologie.

C'est la sortie de son premier roman documentaire,
Lajja (la honte) qui est à l'origine de tout. Il a pour fil rouge les actes de barbarie commis par les extrémistes religieux en inde et au Bangladesh, suite à la destruction d'une mosquée par les Hindous.

La honte dénonce l'oppression dans laquelle vit la communauté Hindoue au Bangladesh ou encore en Inde. De la violence religieuse dans un pays (l'Inde) qui compte plus de 140 millions de musulmans, soit presque 84% de la population pour 13 % d'hindous, sans même que le gouvernement ne se sente concerné.

Bannie par les extrémistes musulmans qui lancèrent une fatwa (mise à mort) à son égard, c'est sous la contrainte qu'elle quitte son pays natal pour la suède en 1994. En juin 1995, elle arrive à Berlin, c'est ensuite une succession de déménagements; New York, Stockholm, puis Kolkata, la capitale de l'état indien du Bengale occidental, où la nationalité indienne lui est refusée.

Il semble important pour l'auteur de dénoncer la la condition des femmes car aujourd'hui la laïcité est de rigueur dans les pays occidentaux, alors que dans les pays au gouvernement musulman où la charria fait office de loi. Des millions de femmes subissent l'enfermement, l'oppression, elles sont brûlées, lapidées par leur proches. Désignées comme les esclaves de l'homme, elles sont considérées comme des objets sexuels, des êtres inférieurs, l'islam étant selon Taslima Nasreen l'outil d'un système patriarcal vieux de plusieurs siècles.

Ayant lu le coran, l'écrivain déclare que c'est bien Allah qui déclare les femmes comme inférieures, prônant la polygamie, le divorce uniquement pour les hommes, leur droit de battre leur femme, le port du voile, ou encore les inégalités en matière d'héritage.

C'est lorsqu'elle a critiqué l'islam au nom du droit des femmes que les fondamentalistes sont devenus fous; sans accepter de débattre ni d'argumenter, simplement en voulant la faire taire par la mort. Lorsqu'en 2007 sa tête est mise à prix, elle fuit à nouveau pour se réfugier définitivement en France. A l'époque, elle sait que désormais la pratique de la médecine lui sera impossible.

Souvent comparée à Salman Rushdie; auteur britannique d'origine indienne, condamné à mort par les intégristes suite à la publication de son livre;
les versets sataniques, Taslima vit comme lui sur la brèche, le qui vive.

C'est le 21 mai 2008 qu'elle rencontre à paris la présidente du mouvement ni putes ni soumises, Sihem Habchi, et reçoit le prix Simone de Beauvoir des mains de Rama Yade. Créé à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de Simone de beauvoir, ce prix récompense les femmes et les hommes qui contribuent à promouvoir la liberté des femmes à travers le monde.

A ce jour, Taslima Nasreen vit toujours en France, avec pour seule arme son stylo, un moyen peut radical, mais qui permet de sensibiliser à la cause de celles qui sont oubliées, cachées. C'est grâce au combat que mènent des femmes comme Taslima que le monde avance, car comme le dis Aragon; "la femme est l'avenir de l'homme", même s'il faut parfois payer du prix de sa vie.


Couverture de
Lajja.


















Sources:

Lajjā : La Honte, roman documentaire. Éditions Stock, collection « Nouveau cabinet cosmopolite », 1994. 286 pages.

L
e site hérétiques, rationalistes et incroyants, Ali HAJJOUJI & Sûryâ KRISHNAN, article "femmes et islam".

Interview de Taslima Nasreen par Raphaele Magoni, pour Amnesty International.



à voir aussi:
La triologie des films de Deepa Mehta - Earth (1996), Fire (1998), Water (2001).


Marie DECLERCQ


lundi 9 mars 2009

Louise Bourgeois, une femme dans l'Art

Appréciée pour sa volupté et son esthétisme, la femme, dans l'art, est pratiquement toujours représentée en tant qu'objet. Statistiquement, il est avéré que moins de 5% des artistes des salles consacrées à l'art sont des femmes, alors que 85% sont des nus féminins. Cependant, certaines femmes ont réussi à faire connaître leur art. Louise Bourgeois est de celle ci.

Née à Paris en 1911, elle quitte la France pour vivre à New-York en 1938, Louise Bourgeois est devenue une référence majeure de l'art moderne et contemporain.
Son œuvre échappe à toutes les classifications et constitue un cas particulier de l'histoire de l'art. Elle traverse tout les mouvements de la deuxième partie du XXème sicècle. La richesse et la diversité de son oeuvre résulte de sa position singulière, toujours décalée: entre deux mondes, entre deux langues, entre ordre et chaos, organique et géométrique..

La reconnaissance artistique de Louise Bourgeois fut tardive. Elle ne commence véritablement sa carrière artistique qu'en 1940, alors qu'elle réside à New-York. Ses premières oeuvres sont des dessins, des peintures et des gravures dont les thèmes sont principalement centrés autour de la naissance, de la maternité ou encore de l'autoportrait. Cette période constitue le caractère de l'oeuvre à venir.

Dans les années 1950, Louise Bourgeois est frappée par "le mal du pays". Elle s'attèle donc à la sculpture, comme étant une sorte d'exorcisme. A travers elle, elle transpose sa douleur et son impuissance sur un objet matériel. C'est ainsi qu'est créée sa série de Personnages. Très vite, Louise choisit d'abandonner le bois, qu'elle considère comme étant "trop rigide", pour s'atteler à des matériaux plus souples, comme le latex. Elle utilise ces matériaux afin de représenter le nid, la tannière, autrement dit, le refuge. Ces oeuvres, datant des années 1960, constituent les plus violentes, les plus repoussantes et les plus dérangeantes que Louise Bourgeois ait jamais réalisée. Les années soixante marque la maturité de l'artiste. Elle utilise toutes les parties du corps dans ses oeuvres, si bien qu'il s'en dégage un certain érostisme. Louise s'engage, à cette époque de sa vie, de manière politique et sociale. Elle participe à de nombreuses manifesations et activités du mouvement féministe, bien qu'elle ne considère pas en faire vraiment partie.

En 1973, alors que Louise Bourgeois perd brusquement son mari, Robert Goldwater, qu'elle avait épousé en 1938, son oeuvre prend un réel tournant. Ainsi, dans The Destruction Of The Father (1974), on trouve une liquidation de la figure paternelle, que l'on peut analyser comme une volonté de lutter contre les démons du passé.

The Destruction Of the Father, 1974

La dernière période de sa crétion se caractérise par l'utilisation du tissu, souple, léger, plus facile à travailler. On retrouve sans ses oeuvres sa fascination pour le sexe, et pour le cycle de la vie et de la mort, le tout traité cependant avec ironie. Le thème de la famille, qui a toujours beaucoup préoccupé Louise Bourgeois, revient de façon répétitive, à travers les relations mère-enfant, père-enfant, l'accouchement, ou encore les problème de promiscuités (Seven in a Bed, 2001). De son oeuvre, on peut retenir que l'artiste reste, au plus profond d'elle-même, une enfant traumastisée par certains thèmes de son enfance. Ainsi, Louise déclare: "Il faut abandonner son passé tout les jours, ou bien l'accepter, et si on y arrive pas, on devient sculpteur."


Seven in a Bed, 2001


Louise Bourgeois ne s'est rien interdit. Elle a sillonné les mouvements artistiques, sans pour autant s'ancrer à aucun d'entre eux. Elle puise sa force dans son histoire, son enfance et ses vieux démons. Elle devient une légende du XXème siècle, une artiste multiple et toujours renaissante.

Capucine CRONE

Source: Louise Bourgeois, Connaissances des arts, Hors série n°354

dimanche 8 mars 2009

Billie Holiday alias Lady Day


Discrimination des femmes noires aux Etats Unis, violence, drogue, viol: tant de vices et d'injustices qui n'épargnent pas Billlie Holiday et les autres femmes en ce début de vingtième siècle.
Seul échappatoire possible pour la future Lady Day: la musique. La musique qui va faire d'elle une femme reconnue, une femme admirée, une femme respectée.



  • "Même si vous êtes une traînée, vous ne voulez pas qu'on vous viole. Même une pute qui ferait vingt-cinq mille passes par jour ne voudrait pas se laisser violer. C'est la pire des choses qui puisse arriver à une femme et ça m'est arrivé quand j'avais dix ans."Billie Holiday dans son autobiographie "Lady sings the blues".
La petite Eleanora Fagan voit le jour à Baltimore en 1915. Fille d'un père musicien sans cesse sur les routes et d'une mère qui la laisse aux soins de sa soeur, Eleanora subit très tôt les violences de cette dernière. Quelques années ont passé. Sa mère la reprend avec elle mais lorsqu'elle part travailler, Eleanora se retrouve seule chez elle et finit par se faire violer par son voisin... La fillette est ensuite envoyée dans un couvent. Loin d'être revigorant, son séjour est synonyme de maltraitances et d'humiliations. En 1928, sa mère l'emmène vivre avec elle sur son lieu de travail: un bordel. La vie s'acharne contre la future "diva du jazz" car elle passe même quelques jours en prison alors qu'elle est encore très jeune avant de découvrir les clubs de jazz...


  • Un talent unique.

Singulier. Voilà comment la plupart des gens qualifient l'art de Billie Holiday. Son timbre de voix fragile et lancinant lui permet d'évoquer une grande sensibilité ce qui lui vaut d'être citée comme la voix la plus émouvante de l'histoire du jazz. Sa voix pourtant très limitée(cinq notes environ)lui permet de créer un son extraordinaire, chose nouvelle à l'époque. Son style intimiste l'oblige à se produire dans des petits salles. Elle se contente d'abord de pourboires, puis, est remarquée par un producteur de Columbia qui lui propose 35 dollars pour une session. C'est le début de sa carrière. Victime du racisme dans les états du Sud qui refusent de l'écouter (ni même de lui louer une chambre!), elle accompagne quand même le grand orchestre de Count Basie puis celui d'Artie Shaw(seule femme noire parmi des musiciens blancs). Lady Day, comme l'a rebaptisée Lester Young, est également la première artiste noire à chanter au Met(grande salle d'opéra de New York). Elle signe par la suite un contrat en or avec Decca mais la diva du jazz est alors accro à l'héroine et tout son salaire y passe. C'est le début de la fin. La chanteuse entame une grande tournée en 1945 mais sa mère décède peu de temps après. Billie Holiday entre en dépression et abuse de drogues en tous genres(alcool, héroine...) qui détruisent peu à peu sa carrière. Trous de mémoires, prestations difficiles: la chanteuse déçoit. Elle enchaine les relations chaotiques avec les hommes, fait de la prison, est "descendue" par la presse et perd son contrat avec Decca en 1950.

Celle qui incarnait l'élégance, l'humour mais aussi la colère et le désespoir de la réalité noire américaine meurt en 1959. La fin d'une époque.



Ecrit par un enseignant d'origine juive connu sous le pseudonyme Lewis Allan, le poème "Strange fruit" est rendu populaire par Billie Holiday en 1939. La chanteuse devient alors la première femme à dénoncer les crimes perpétrés par le Ku Klux Klan. Son interprétation, décrite comme directe et incisive, a la particularité de transporter le spectateur devant la scène évoquée. Lady Day donne un souffle nouveau au texte. Lors de la première représentation, le public hésite, bouche bée, quelques applaudissements se font entendre, puis, la foule conquise clame son enthousiasme. "Strange fruit" marque les esprits et le Café Society de New York. La chanson parle des cadavres de noirs pendus aux arbres dans les champs de cotton des états du Sud...

Les arbres du Sud portent un fruit étrange.

Du sang sur les feuilles, du sang sur les racines,

Un corps noir se balançant dans la brise du Sud.

Etrange fruit pendant aux peupliers.

Scène pastoral du vaillant Sud.

Les yeux exorbités et la bouche tordue,

Parfum de magnolias, doux et frais.

Puis une odeur soudaine de chair brulée.

Voici un fruit à picorer pour les corbeaux

Que la pluie fait pousser, que le vent assèche.

Pourri par le soleil, il tombera de l'arbre.

Voilà une étrange et amère récolte!


Eleanora Fagan, Billie Holiday, LadyDay. Son courage, son talent et sa détermination lui permettent de s'illustrer dans bien des domaines. Repousser la misère. Combattre la discrimination réservée aux noirs américains de l'époque. Devenir la plus grande diva du jazz. Des victoires qui font d'elle une de ces femmes qui marquent des génerations entières et que l'on oubliera surement jamais.



  • Sources:
Sites internet:
Extrait du livre "Le livre noir de la condition des femmes"
Image de Billie Holiday
Recherche Wikipédia
Recherche sur Billie Holiday
Strange Fruit sur Wikipédia
Analyse de la chanson "Strange Fruit"

Revues, livres:
- Philosophie magazine n°27 de mars 2009-p90-article"Le jazz, expression de l'impensable?"
-"Lady sings the blues" de William Dufty- édité aux Etats Unis en 1956- 199 pages

Camille Moreau.


vendredi 6 mars 2009

« Tiny » Weenie Mini


« Mais un jour
Mary Quant
A fait son grand carnage,
Elle a coupé les jupes
Des filles les plus sages,
Ses robes pop toutes courtes
Ont fait trembler la terre,
Ma vie a chaviré
A cause d'une couturière.

Et ce minimum a changé ma vie
J'aime un maximum ce mini »

Laurent Voulzy, Mary Quant

Courir après un bus, gagner un match de tennis. Swinger à Londres, enflammer les plateaux de télévisions.
Elle a défrayé la chronique, la mini. Et pour cause. Née en 1962, elle est incroyablement provocante, à une époque où les jeunes filles ont encore besoin de l’autorisation parentale pour avoir accès à la pilule contraceptive. Mary Quant reconnaît avoir coupé la première minijupe pour elle, et les suivantes pour ses amies qui trouvaient amusant et provocant de montrer leurs jambes. Il faut dire qu’au début des années 60, le fait de dévoiler cette partie du corps est tout sauf anodin : en 1964, Noëlle Noblecourt, présentatrice de l’émission Télé Dimanche, est licenciée de l’ORTF pour avoir montré ses genoux à l’écran. Mais tout ceci doit changer !

Mary Quant, styliste autodidacte, s’associe en 1955 à son mari, Lord Alexander Plunket Greene, pour ouvrir une boutique de vêtements sur Kings Road à Londres, Le Bazaar. Insatisfaite, elle décide de créer sa propre ligne. A partir de 1958, ses jupes se font de plus en plus courtes, pour atteindre la « longueur » de dix centimètres au dessus du genou, impérative pour mériter l’appellation de « mini ». Mary Quant considère cette évolution comme pratique et libératrice, car elle permet de parcourir le monde à grandes enjambées. Ca n’est peut être pas sans rapport avec le fait d’avoir donné à la jupe courte le nom de la célèbre voiture, la préférée de la styliste.

Certes, la minijupe est sexy est provocante, mais elle se veut avant tout pratique. C’est pourquoi son port s’accompagne de l’essor des collants, bien plus pratiques et confortables que les bas. Ils sont généralement de couleurs vives, symboliques de l’esprit Swinging London. Pour parfaire leur tenue, les jeunes filles portent la minijupe avec des bottes plates, tout comme Nancy Sinatra sans le clip de sa chanson « These boots are made for walking ».
En janvier 1965, quatre ans après la fondation de sa maison de couture, le styliste André Courrèges est le premier français à se saisir du phénomène en faisant de la minijupe la pièce phare de sa collection printemps-été 1965, dans une version plus futuriste que sa cousine d’outre-manche. Il présente plusieurs modèles haute couture de mini tenues. Ses minijupes, contrairement à celles de Quant, cessent d'être droites et prennent des ailes sur les côtés pour porter le nom de jupes trapèze.

Mary Quant, quant à elle, propose une ligne de vêtement plus populaire : bon marché, futuriste et pratique, elle connaît un grand succès. Lorsqu’on associe ces jupes courtes à des bottes à laçage croisé, elles se font l’emblème d’une femme sexuellement libérée. Parallèlement, on assiste à la naissance des modèles de confection en série, c’est à dire le prêt-à-porter, qui réussissent le pari d’habiller les femmes avec élégance pour des prix modérés. Les adolescentes s’approprient ces jupes courtes et gaies, dans un contexte de prospérité économique favorisant la transgression des normes sociales. Cependant, la mini fait scandale dans les milieux conservateurs, et elle a aussi ses détracteurs dans le monde de la mode, particulièrement la haute couture. Ainsi, Coco Chanel s'oppose violemment à l'arrivée de la minijupe, tandis que « Christian Dior considère le genou comme la partie la plus laide du corps ».

Aujourd’hui, après une période de liberté toute relative, on assiste à un retour du machisme, et la mini continue de faire parler d’elle :
- En 2001, le règlement intérieur de l’entreprise Airbus interdit le port de la minijupe.
- Le 17 janvier 2007, le premier président de la Cour de cassation en France lance une réflexion pour savoir s'il faut proscrire le port de la minijupe par les magistrates.
- Le 8 mai 2007, le député polonais Artur Zawisza dépose une proposition de loi « visant à réprimer les tentations sexuelles, incluant en cela le port de la minijupe, les décolletés généreux, les chemisiers transparents ou les maquillages insistants ».
- Le 4 mars 2008, plusieurs centaines de personnes défilent en Afrique du Sud, dans le centre de Johannesburg, pour défendre le droit des femmes à porter des minijupes sans être victime de commentaires désobligeants ou de gestes déplacés.
Malgré ou à cause de ces difficultés, le port de la minijupe continue d’être revendiqué par les féministes comme un symbole de liberté. Comme l’explique le sémiologue Roland Barthes, « Ce n'est pas un raccourcissement, mais une construction parfaite ».

Caroline Gosseau.

Lien
Sources:

- Article de wikipédia sur la mini-jupe
- Article de wikipédia sur Mary Quant

- Charlotte Seeling, "La Mode 1900-1999 : Le Siècle des créateurs", éditions Könemann, 2000

jeudi 19 février 2009

Bienvenue


Autrefois opprimées et privées de toute forme de liberté, les femmes de l'ère moderne s'affirment de plus en plus.
Nous souhaitons rendre hommage à celles qui, connues ou inconnues apportent ou ont apporté leur aide à l'émancipation du "sexe faible" dans tout les domaines.
Grâce à leur nouvelle liberté de parole, ces femmes, à présent engagées et ambitieuses, se forgent des personnalités exceptionnelles.

Bonne lecture.

Marie, Caroline, Mathilde, Capucine, Camille, Constance, Hélène et Fanny.

Crédit photo: Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche - Monet, 1886, musée d'Orsay.